cycle Kurosawa (sept-dec 2016)

9  films d’Akira KUROSAWA !

akkurorawa

Le réalisateur japonais, dont les films ont ému des spectateurs dans le monde entier, amateurs de genres très différents,  s’est également attiré l’hommage de grands réalisateurs

Federico Fellini : « Le plus bel exemple de ce que devrait être un cinéaste »
Steven Spielberg : « le Shakespeare du Septième Art »
Martin Scorcese: « Kurosawa fut un prodige de la nature »
John Woo: « L’un des plus grands Maîtres »
Werner Herzog : »Je m’incline quand j’entends le nom de Kurosawa »
George Lucas : »La créativité de Kurosawa ne cesse de m’inspirer »

adrc01(ce tableau des principaux repères bio-filmographiqiue a été rédigé par Catherine Cadou. de même que les résumés de film ci-dessous :le tout se trouve sur la plaquette distribuée par l’ADRC; téléchargeable ici)

Dans le court « résumé » vidéo de la rétrospective, proposé par la société Carlotta, qui distribue cette première série, vous n’aurez qu’un pâle aperçu de l’incroyable richesse des cadrages, des jeux de lumière, le tout dans des décors captivants . sans parler du travail avec les acteurs, du choix des scénarios etc, etc…

Au cinéma L’Utopie de Ste Livrade, nous vous proposons un film tous les quinze jours, et  une fois sur deux le film sera programmé deux fois dans la même semaine.

La première séance (« Qui marche sur la queue du tigre » a été un succès : 28 spectateurs, qui sont ressortis ravis de leur voyage dans le temps et dans l’espace..

Et voici ce qui nous attend :

    • « Je ne regrette rien de ma jeunesse » jeudi 22 sept -(21h)adrc03
    • « Vivre dans la peur » jeudi 6 octobre (21h) et samedi 8 octobre (17h30)adrc04
    • « Le château de l’araignée » (jeudi 20 octobre à 20h30)adrc05
    • « Les bas-fonds » (vendredi 4 à18h et dimanche 6 novembre à 15h)adrc06brève présentation par Philippe Roussel :
    • « Les salauds dorment en paix » (jeudi 17 novembre à 20h30 et vendredi 18 à 18h)adrc07Voici une vidéo de 12 minutes qui passe en revue la plupart de ces films sous l’angle musical (scrogneugneu ! il manque à ce résumé la sarabande finale des Bas-fonds !… mais…merci M.Thierry Jousse !)

  • « Yojimbo« (mercredi 7 décembre à 18h30 et jeudi 8 à 20h30)adrc08
  • « Entre le ciel et l’enfer » (semaine du 21 au 28 décembre)adrc09
  • « Dodes’ka-den » (semaine du 4 au 11 janvier 2017)
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  • Dès ses débuts le cinéma a pris le train en marche : la « vue » de l’arrivée du train en gare de La Ciotat effraya les premiers spectateurs qui croyaient que la locomotive allait jaillir de l’écran. Puis il y a eu, se détachant parmi bien d’autres, le mécanicien de la « General » de Buster Keaton avec ses cent gags irrésistibles et la scène du pont s’effondrant au passage du train, qui engloutit une fortune. Il y eut aussi Dziga Vertov, l’Homme à la caméra, avec son montage frénétique et cette prise de vue cauchemardesque dans laquelle notre œil appareillé, posé au sol sur une traverse entre les rails ne peut éviter que le train lui roule dessus. Et puis Hitchcock qui à la fin de « l’homme qui en savait trop » pousse le bouchon de l’image freudienne un peu loin : au moment où le couple s’embrasse enfin, sauvé de tous les dangers, la locomotive du train dans lequel ils se trouvent, fumante et hurlante, arrive à l’entrée d’un tunnel et y pénètre… le mot « fin » qui apparaît alors en surimpression sur l’écran prend toute sa valeur orgasmique.Mais quel est l’apport d’Akira Kurosawa dans cette histoire de peur, de rire, d’amour et de mort, c’est-à-dire de trains, au cinéma ?Kurosawa y ajoute un air de folie et de poésie.Dans  » Entre Ciel et Enfer » il y a cette scène d’anthologie ou la police est à la recherche d’un criminel dans un train, une scène de genre thriller, avec des plans qu’on ne peut savourer vraiment qu’en revoyant le film une deuxième fois (la première fois on est trop pris par les événements et les comportements). D’autant plus que cela donne lieu à une mise en scène « en abyme » comme disent les lycéens qui ont appris ce terme en classe de français. Mais il y a surtout, dans ce film, la scène où les enquêteurs interrogent un technicien à l’entrepôt des tramways : celui-ci, passionné de ses machines commence par parler en expert des bruits singuliers que font chacun des différents modèles de trams, puis, s’animant, commence à en mimer le mouvement.Le film suivant de Kurosawa amplifie cette expérience de devenir-machine : dans Dodes’Kaden le personnage principal est le jeune « idiot du village ». Toute son énergie passe dans la conduite imaginaire d’un tramway invisible. Il se rend chaque matin au départ de la ligne qu’il s’est fixée, il inspecte sa machine, répète les procédures invariables puis la met en marche. Il actionne dès manettes, tourne des boutons, actionne des mécanismes tous plus invisibles les uns que les autres mais qui esquissent progressivement une chose, une bête humaine, de plus en plus crédible. Quand il se met en mouvement, il dit le bruit de la machine sur les rails, il le parle, il le scande, il le crie avec une intensité et une vitesse croissante : dodes’kaden, dodes’kaden, dodes’kaden.. et ce tramway imaginaire laisse une trace indélébile dans notre mémoire, le souvenir du plus vivant de tous les tramways du monde.

    Lorsque Dodes’kaden circule, rien ne peut l’arrêter : un peintre réaliste venu poser son chevalet dans le coin pour travailler sur le motif en fait l’expérience et doit dégager in extremis devant la poésie lancée à fond. Dans un interview, la fille de Kurosawa, qui a travaillé sur les plateaux avec son père le dit tout net : ce tramway implacable, ce rêve, ce poète, c’est Kurosawa lui-même. Bien sûr.

    Ce film, le premier en couleurs (et quelles couleurs !) de Kurosawa propose bien d’autres choses émouvantes (un fils qui se sacrifie aux visions délirantes de son père, un couple que le silence dechire…) mais longtemps, longtemps après que le tram est rentré au dépôt continue de nous illuminer le sourire de celui qui nous a ainsi transporté

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Afin d’encourager ceux qui fréquentent le cinéma mais hésitent à venir voir ces chefs d’œuvre en VOST, Alexandre Anton et Philippe Roussel ont entrepris de réaliser (pour quelques uns de ces films) une  courte présentation,  co-écrite et interprétée par Rémy Boiron. Michel Hudrisier participe aussi au projet. Ces très courts métrages « inhabituels » seront projetés dans la quinzaine précédant chaque titre concerné  et seront mis en ligne sur le site.

(Vos commentaires seront des indications utiles)

Voici le premier de la série, intitulée « Rémy l’a vu ». Ce numéro 1 parle de « Qui marche sur la queue du tigre.. »


le deuxième « Rémy l’a vu » vous parle de « Vivre dans la peur »

ET MAINTENANT (programmation été 2017) UN DEUXIEME CYCLE KUROSAWA EST PREVU !

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