Macbeth
Projection au cinéma l’Utopie de Sainte-Livrades-dur-Lot, le dimanche 13 mai à 17h30 de la représentation enregistrée le 4 avril à Covent Garden (Royal Opera House)
- Vous pouvez consulter et télécharger le programme qui sera distribué à la caisse :
- Vous pouvez lire ici le texte intégral de la pièce écrite par William Shakespeare en 1606. Cette version (en anglais !) est la plus complète et la plus documentée qui soit sur internet : nombreuses explications des expressions, du style et au-delà du langage, de la pièce elle-même !
- Si vous préférez lire la tragédie en français, le choix de la traduction est un vrai problème : il en existe un grand nombre, qui vont du mot à mot hyper-respectueux à l’adaptation la plus modernisante… Les deux ci-dessous ont surtout l’avantage d’être en accès libre et immédiat :
- La traduction par François-Victor HUGO (le fils de…) 1866
- La traduction de François Guizot (lui-même) 1864
- Le livret de l’opéra de Verdi, tel qu’il l’a préparé (découpage à partir du texte de Shakespeare) puis fait rédiger par son librettiste Francesco Pave est consultable ici intégralement sur internet bien sûr. Mais voici une curiosité ! Le texte des parties chorales, donné en parallèle sous trois versions : le texte original en italien à gauche, le texte traduit en français à droite et, entre les deux, une version dite « italien phonétique » destinée aux chanteurs français des chœurs ne connaissant pas l’italien…. jetez donc un coup d’œil sur cette bizarrerie en cliquant ici
- Ecoutons maintenant l’Ouverture de l’opéra de Verdi, dirigée (un tout petit peu vite..) par Riccardo Muti :
Ce court prélude joué par l’ensemble de l’orchestre se caractérise par de nombreux contrastes et changements de caractère préfigurant l’écriture vocale des personnages principaux et le caractère dramatique de l’opéra. À l’écoute, on peut distinguer différentes parties :- une mélodie initiale jouée à l’unisson par les bois (hautbois, clarinette, basson) en fa mineur, dans une mesure 6/8 et dans une nuance piano, à laquelle répondent les courts motifs des cordes dans l’aigu.
- (à 0’15’’) adagio à 4 temps : sonneries des cuivres dans une nuance forte, à laquelle répondent les flûtes sur des arpèges descendants, grand accord de tout l’orchestre sur un accord très expressif de septième diminuée.
- (à 0’34’’) une mélodie descendante des cordes (préfigurant la scène de Lady Macbeth somnambule), puis des arpèges ascendants et martelés des cuivres auxquels répondent les chromatismes descendants des cordes au caractère sarcastique. Ce dialogue est repris vers le grave sous forme de marche descendante et s’achève par deux accords de l’orchestre jouant fortissimo.
- (à 1’05’’) un nouveau thème se déploie aux cordes accompagnée par des arpèges brisés de la harpe : il sera présent au début de la scène de Lady Macbeth somnambule. À cette mélodie succède une série de gammes ascendantes appuyées des cuivres et des cordes (à 1’32’’). La mélodie est reprise accompagnée cette fois des formules arpégées des bois (à 1’52’’). Conclusion dans la tonalité de fa mineur sur des arpèges brisés, crescendo puis en decrescendo. (Espérons que Pappano commencera moins dans l’urgence… le voici en répétition, expliquant le rôle du chef d’orchestre d’opéra )
- Un peu de psychologie. Classiquement, l’analyse de la tragédie se résume en un mot : l’ambition. Une ambition évidemment démesurée, ravageuse, qui serait le seul moteur des méfaits du couple Macbeth. Si vous avez envie de réfléchir un peu plus, en prenant le risque « d’interpréter »les comportements et les propos tenus par les uns et les autres (notamment le couple Macbeth) voici une analyse tout à fait stimulante, rédigée par Jacques Ramel, s’appuyant sur un fameux texte de Freud, et intitulée « Pourquoi Lady Macbeth se suicide-t-elle ? », Libres cahiers pour la psychanalyse, 2006/1 (N°13)
- Archives inoubliables : Maria Callas, en concert
- Macbeth au cinéma !! comment faire , il y en a trop… contentons-nous de quelques échantillons :
- il y aurait beaucoup à dire sur les sorcières, qui apparaissent au début de la tragédie d’origine, de l’opéra de Verdi, comme au début des différents films…. A l’époque où Shakespeare écrit sa pièce, 1606, c’est un problème récurrent : son contemporain Kepler, par exemple, le génial astronome qui découvrit la géométrie du mouvement des planètes et remit la Terre à sa place sur son orbite elliptique, avait une tante qui finit brûlée sur le bûcher et sa propre mère, que Kepler lui-même décrit comme « petite, maigre, sinistre et querelleuse » fut accusée elle aussi de sorcellerie pendant un procès qui dura cinq ans, à la fin desquels son fils intervint in extremis pour la sauver. En tant qu’ancien petit garçon qui avait très peur des vieilles dames, je ne voudrais surtout pas généraliser, mais quand même il y a un problème, pas seulement hormonal… regardez Louise Brooks, par exemple, ce ce qu’elle est devenue et ce qu’elle était, cela ne vous fait pas peur ?Bref. Voici une curieuse « comparaison » de 5 versions différentes du prologue de Macbeth (vous allez découvrir les trois sorcières sous des aspects que vous n’auriez jamais imaginés ! )
- Trois bandes annonces correspondant à trois versions »principales » : Orson Welles (1948), Roman Polanski (1971) et Jiri Kenzel (2015 avec Marion Cotillard et Michael Fassbender)
Roman Polanski
Et pour finir…le Maître, la référence… si on ne veut voir qu’un Macbeth au cinéma c’est celui-là qu’il ne faut pas manquer : le film d’Orson Welles . Orson Welles qui, lui aussi comme Verdi, aimait lire et relire sans cesse Shakespeare. Welles a réalisé trois films à partir des textes de Shakespeare : Otello, Macbeth et Falstaff… exactement le même choix que Verdi pour ses trois opéras !