et voici ici à télécharger le programme de la représentation filmée, projetée à l’Utopie le 18 avril 2024 :
N’avez-vous pas honte d’aimer les mélodies de Léo Delibes ?
Non ! Il me semble que cela dépend de la manière d’envisager la musique en général. De l’éducation musicale que l’on a reçue et de la culture personnelle que l’on s’est construite. Bien sûr, Léo Delibes n’a pas révolutionné l’art lyrique et oui, si l’on veut sa musique est légère et simple. Sancta simplicitas, avons-nous appris. Miracle de la simplicité : tout coule de source. Par exemple, le duo des fleurs du premier acte, chanté par Malika et Lakmé :
Sur un rythme de barcarolle (ternaire, balançant lentement) les deux chanteuses se « suivent » tout simplement à la tierce. Dominante-tonique et hop, on reprend. Qui peut résister au charme qui se dégage de ce duo ?
et bien sûr… l’air des clochettes !
Piotr Kaminski , dans « Mille et un opéras » note que ce fameux air est « un numéro irrésistible qui a sauvé l’opéra de l’oubli, du temps où ses grâces paraissaient délétères. » Dit autrement, il faut souligner que cet air est un morceau de bravoure au programme de la formation de toutes les jeunes sopranos et cela depuis 1883, même lorsque le spectacle était un peu passé au second plan, par dédain pour le style général de l’oeuvre et son côté « populaire ». Kaminski ajoute aussi que cet air « est rien moins que gratuit, jouant dans le drame le même rôle que la ballade de Senta dans le Vaisseau-Fantôme de Wagner : c’est à travers ce genre de récit que les protagonistes de l’opéra romantique aiment à métaphoriser leur propre destin. »
Pour le plaisir, nous allons nous contenter ici de deux versions : Sabine Devieilhe
et Natalie Dessay
mais sur youtube, il y en a beaucoup d’autres, bien sûr…
Si vous aimez les mélodies de Léo Delibes, vous pouvez consulter ici sur ce site une page que nous avons consacré au merveilleux ballet Coppelia (page déjà vue et écoutée par plus de 8000 internautes !)