Les Contes d’Hoffmann

Une belle affiche, à tous points de vue :

roh_hoffman_onesheet_french_awet voici le programme (synopsis, distribution, présentation), qui vous sera comme d’habitude remis à la caisse avec votre billet, si vous ne l’avez pas imprimé chez vous auparavant . Ci-dessous  en cliquant sur le mot  vous l’ouvrirez magiquement au format pdf :

hoffmann

Voici bien sûr l’inévitable bande-annonce mise en ligne par le Royal Opera House  :

La video suivante (in english) explique à quel point le souci de fidélité à la production de John Schlesinger a prévalu : une de ses assistantes était (encore) présente pour rappeler des indications de mouvements scéniques. Occasion de voir aussi sans maquillage ni costume les ravissantes Christine Rice et Kate Lindsey…

Offrons nous maintenant  un petit plaisir rendu possible par Youtube, une sorte de test de comparaison… Vous allez pouvoir constater (voir et entendre) sur cet extrait que la version qui sera projetée dimanche 18, en différé du Royal Opera House de Londres est vraiment une très, très bonne version, visuellement et musicalement.

Réglons d’abord le problème des paroles : les voici, dans toute leur « simplicité » ( c’est un automate qui chante ! et donc il faut remonter son ressort de temps en temps…)

Les oiseaux dans la charmille,
Dans les cieux l’astre du jour
Tout parle à la jeune fille,
Tout parle à la jeune fille d’amour!

Ah! tout parle d’amour,
Ah! Voilà la chanson gentille,
La chanson d’Olympia, d’Olympia!
Ah! ah! ah! ah! ah! ah! ah!

(Cochenille touche l’épaule d’Olympia, bruit d’un ressort)
Voilà la chanson gentille,
La chanson d’Olympia, d’Olympia!
Ah! ah! ah! ah! ah!

Tout ce qui chante résonne
Et soupire tour à tour,
Émeut son coeur qui frissonne,
Emeut son coeur qui frissonne d’amour,

Ah!! Ah! frissonne d’amour!
Voilà la chanson mignonne,
La chanson d’Olympia, d’Olympia!
Ah! ah! ah! ah! ah! ah! ah!

(Cochenille touche l’épaule d’Olympia, bruit d’un ressort)
Voilà la chanson mignonne,
La chanson d’Olympia, d’Olympia!
Ah! ah! ah! ah! ah!

C’est un des airs les plus connus de cet opéra. A l’ acte I, lorsque l’automate, la poupée, va chanter  tout le monde sur scène et dans la salle guette cet instant de magie. Inutile de souligner que les sopranos sont attendues dans ce numéro… qui par plusieurs aspects ressemble à une performance de cirque (jusqu’à quelle note montera-t-elle ? Apportera-t elle des petites surprises vocales ? comment jouera-t elle la poupée ?)

Voici la version chantée en 1981 à Covent Garden lors de la fameuse mise en scène de John Schlesinger pour le centenaire de l’oeuvre. Lucina Serra chantait Olympia : écoutons-là en suivant la partition (dès la première reprise elle introduit des passage à l’octave supérieure et ajoute des notes intermédiaires dans l’aigu, c’est la tradition, c’est cela que tout le monde attend)

Avec l’image, soyons méchant, commençons par une version pas terrible. Malheureusement il s’agit de Diana Damrau, qui est pourtant une musicienne par ailleurs extraordinaire, qui interprète merveilleusement de grands rôles. Mais là, jugez plutôt, la mise en scène est nulle, le costume est moche, elle est filmée comme une patate ou par une patate et les effets qu’elle s’autorise pèsent lourd.. bref, on est à Munich, en Bavière : (ne regardez pas tout !! arrêtez quand vous en avez assez vu)

Dans le genre lourd, il y a aussi cette production ACTUELLE de l’Opera de Paris ! Au lieu de respecter la légèreté du propos, les allusions (on est assez grand pour savoir que les vocalises féminines ont une connotation érotique, non ?) et la simple poésie au premier degré de cet air (« les oiseaux dans la charmille… »), voici un metteur en scène qui a décidé de souligner lourdement l’interprétation sexuelle. il n’y va pas de main morte, transforme la poupée en une sorte de nymphomane, qui vient chevaucher Hoffamnn comme l’aurait fait l’impératrice Catherine II.  Quelle vulgarité, sous prétexte de parodie…

Un peu d’air frais avec Kathleen Kim au Metropolitan Opera de New York en 2009 :

Mais évidemment la prestation de Natalie Dessay dans le rôle d’Olympia en 2008, dans une mise en scène où le jeu de poupée est irrésistible pour TOUS publics, reste une référence vocale  ET scénique (Ah l’inoubliable contre mi bémol tenu en sautant dans les bras de son partenaire comme une petite fille, c’est quand même autre chose que l’érotomanie de la Castafiore de l’opéra de Paris) !

Par rapport à tout ceci Sofia Fomina, sur la scène de Covent Garden va nous paraître un modèle d’équilibre et de bon goût, à l’image de l’ensemble de la production. Très bonne version vous dis-je. A vous de juger. Dimanche 17h30.

Pour la discographie, voir sur cette page de forum Opera.

…et enfin, pourquoi ne pas LIRE les contes d’Hoffmann, tels qu’il les a écrits ? (cliquez ici  pour une version en français tout de même)

L’histoire d’Antonia, troisième acte dans l’opéra, est la première du volume des Contes. Excellente d’occasion d’apprécier, par comparaison, le travail des  librettistes (Henri Meilhac et Ludovic Halévy, qui ont su réduire et dialoguer ce récit bourré d’adjectifs) et tout le génie d’Offenbach qui transpose la magie et le mystère de ce drame en musique.. A quoi s’ajoute le talent perfectionniste de la mise en scène de John Schlesinger puis la musicalité des jeunes chanteurs actuels réunis dans cette production, ainsi que l’orchestre, sans oublier pour finir les très bons choix de cadrage et de montage du vidéaste qui coordonne la diffusion; tout ceci pour nous. Pour vous, pour votre plaisir. (il n’est pas interdit d’applaudir à la fin, même si cela parait un peu « inutile » au cinéma..)

Philippe Roussel

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