Dans l’océan de la cinémathèque mondiale (Le site internet IMdB  recense plusieurs centaines de milliers de titres…) certains  films sont comme des repères ; des films qui projettent très loin leurs lumières, dans le temps et dans l’espace en s’élevant au-dessus des autres. Ces films jalonnent notre mémoire collective et laissent des souvenirs individuels éblouissants. Le cinéma est multiple, divers, on s’y perd, on pourrait se noyer. Heureusement, il y a  ces films-phares, ces films-balises.

Programmer, c’est choisir. Ici, en Lot-et-Garonne, une dizaine de salles indépendantes (« Les montreurs d’images » à Agen, « le Liberty » à Monsempron, « le Plaza » à Marmande, etc..) sont associées sous le nom « Ecrans47 » pour coordonner des projets communs. Par exemple pour faire circuler ce qu’on appelle les films du « Patrimoine », autrement dit des phares et des balises. Le projet est aidé par l’intervention de la structure régionale de la  l’association des cinémas Art et Essai. Mais tout ça pour passer quels films ? Choisir, dans le stock des films « anciens » (= réalisés au vingtième siècle) devient difficile non plus comme avant à cause de la difficulté à se les procurer, mais au contraire du fait de l’abondance de la re-production ! A côté des films nouveaux qui se bousculent, il y a maintenant l’actualité hebdomadaire des « nouveaux » anciens films qui ressortent, en version numérique, « re-masterisés » ! Les programmer, c’est légitimer l’opération. Programmer, c’est faire des compromis.

Programmer un film dans le cadre d’une thématique influence la façon dont il sera vu, au voisinage des autres : proposer « Boudu sauvé des eaux » dans le cadre d’une rétrospective Michel Simon ou dans une autre consacrée à Renoir, ou encore dans une série « du clochard à l’exclu, fantasmes et réalités» montrera le film sous des angles très différents et portera l’attention sur l’acteur, le réalisateur ou une représentation collective. Mais, assis dans le noir, en dernier essort, c’est toujours à vous de voir : « Le cinéma est un regard qui se substitue au nôtre pour nous donner un monde accordé à nos désirs » (Michel Mourlet).

Vous avez de la chance : dans votre salle, près de chez vous,environ deux fois par mois, vous allez pouvoir voir ou revoir un de ces films –phares. Les réalisateurs Billy Wilder et Marcel Carné, les actrices Audrey Hepburn et Shirley MacLaine sont ainsi remis en avant cette année et vous les retrouverez de date en date…

A  chaque projection vous aurez droit (sans supplément) à une courte présentation du film ; notez dès maintenant les dates dans votre agenda  ou laissez la liste  bien visible… Enfin, n’oubliez pas d’informer à temps d’autres spectateurs potentiels !